Annotations

[Imprimé :] MANUSCRITS
C.G. [Manuscrit :] 2073

Feuilles d'herbier et autographes
de Jean Jacques Rousseau.
(voy. renseignements à l'envers du Cadre)

Pas de clous

plantes de l'herbier
de Jean-Jacques Rousseau
et son écriture
fait au chateau d'Ermenonville
chez le Marquis de Girardin.

l'écriture ci[-]dessus est de la main de [feu] Mlle. de Girardin épouse de Mr
Auguste Barbet Receveur Gal. de l'hérault qui m'a donné les plantes
renfermées dans cette enveloppe. à Montpellier le 25 A[vril] 1834
[Signé :] Lauren[s].
17[?]

+ 1°. Ces feuilles d'herbier proviennent d'une collection faite par J. Jacques Rousseau au chateau d'Ermenonville près de Paris, propriété du Marquis de Girardin. Cette collection passa plus tard dans les mains de la fille du Marquis, Mlle de Girardin, qui devint la femme de Mr Barbet receveur des finances du départ. de l'Hérault et qui remit elle même ces feuilles, en 1834, à M. Bonaventure Laurens mon grand père, de qui je les tiens. (voy. ci dessus, la note sur papier gris).
C'est aux dernières années, sinon aux derniers mois de la vie de J. Jacques qu'il faut attribuer la date de cet herbier. En effet, [revenu] se fixer à Paris vers 1770, Rousseau se retira définitivement au chateau d'Ermenonville en 1778 et y mourut quelques semaines après.
Cet herbier est fait sur papier collé, blanc vergé de format 23 [ctm ?] / 35 et portant dans la [pâte] les mots : FIN DE ADURANTON D. OSSEDAT DE L'AN 1442 [lire : 1742 ?]. avec une grappe de raisin au dessous.
Les plantes sont fixées soit par des [bandes] de papier collé, soit par des épingles (les épingles qui fixaient la scabieuse du milieu [étant] tombées, je l'ai maintenue par des [boutonnières] dans le papier). Elles sont distinguées par des numéros, des noms français ou des noms latins tirés des Institutiones rei herbariae de Tournefort ou des ouvrages de Linné et de Jussieu. La plupart de ces déterminations paraissent exactes, mais on peut se demander si elles sont dues à Rousseau lui même ou a quelque ami complaisant. La légende naïvement ignorante qui se trouve a coté de la scabieuse (au milieu du cadre) [?] il me semble une pareille supposition et laisse supposer que Rousseau avait une très médiocre confiance dans sa science botanique qui datait cependant déja de 1763-64 pendant son séjour à Motiers près de Neuchatel, année ou ses historiographes disent qu[']il commença à s'occuper de cette science.
On peut rapprocher ces observations de celles qui ont été consignées dans une notice publiée en 1894 par un botaniste suisse d'Aigle (ct. de Vaud), Mr Paul Jaccard, sur un autre herbier de J.J. Rousseau [en note : à consulter aussi le volume de M. Paul Jansen sur "Rousseau botaniste."]. L'herbier décrit par M. Jaccard, qui a pu l'examiner à Paris, appartient parait il actuellement à la baronne Bartholdi. Il avait été fait en 1773 par J. Jacques pour Mademoiselle de Lessert et se compose de 180 plantes très bien conservées. D'après le botaniste suisse, nombre de plantes de cet herbier sont accompagnées de notes curieuses [et] lettres qui montrent que Rousseau cultivait la botanique en "amateur sérieux" et qui "dénotent chez lui un sens profond de naturaliste".
Les étiquettes qui accompagnent les plantes renfermées dans le présent cadre [ne] paraissent pas engager a adopter tout de suite cette opinion ; mais je n'ai pu, pour ma part, consulter le mémoire original de M. Jaccard.
2°. + Les feuilles du saule du tombeau de Napoléon à Ste Hélène, furent rapportées par [un] médecin de marine à Mr Delile [professeur] de Botanique à la faculté de médecine de Montpellier. Delile avait comme savant, accompagné Bonaparte dans l'expédition d'Egypte et cet échantillon botanique devait être pour l'ancien membre de l'Institut d'Egypte un précieux souvenir.
Nota : Dans le cas ou ces plantes paraitraient attaquées par les insectes, il suffirait de fendre légerement le papier et de verser entre le verre et les plantes une petite quantité de Benzine rectifiée. Celle ci s'évapore sans faire tache.
Mai 1895
[Signé :] M. Viguier

Petit Herbier pour Mademoiselle Julie Boy-de-la-Tour
[Petit ornement en forme de fleur.]

Ceci est le dessus.

Noms des Plantes
contenues dans l'herbier ci-joint
et indiquées par leur numero correspondant.
[Double trait]
I. [en rouge] Veronique des champs.
2. [en rouge] Veronique des Guerets.
3. [en rouge] Petit Souchet brun.
4. [en rouge] Panis Sanguin.
5. [en rouge] Erbin annuel.
6. [en rouge] Erbin bulbeux.
7. [en rouge] Amourettes tremblantes.
8. [en rouge] Dactylis glomerata.
9. [en rouge] Perce-pierre angloise.
10. [en rouge] Cuscute. [trois points formant un triangle] Cette plante est parasite et croit sur d’autres plantes, comme le Thym, les Orties, la Luserne, où la Cuscute a l’air d’une touffe de cheveux. C’est cependant une véritable plante qui a ses fleurs et sa graine. On voit les fleurs, qui sont blanches, dans l’échantillon ci-joint.
11. [en rouge] Sagine rempante.
12. [en rouge] Oeil de Perdrix. Cette plante a perdu ici la jolie couleur de ses petites fleurs qui sont bleues avec un centre jaune, et même celle de ses feuilles. On l’appelle en Allemagne ne m’oubliez pas, à cause de sa mignardise et de sa petitesse.
13. [en rouge] Pulmonaire à feuille étroite.
14. [en rouge] Rapette commune. Le rameau a été attaché sens dessus dessous par inadvertance, et je suis retombé cinq ou six fois dans la même étourderie.
[F° 1 v°] 15. [en rouge] Prime-vére inodore.
16. [en rouge] Prime-vére des Jardins.
17. [en rouge] Petite Corneille à fleur rose.
18. [en rouge] Petit Liseron des champs.
19. [en rouge] Campanule hybride.
20. [en rouge] Jusquiame.
21. [en rouge] L’amomum de Pline ou Faux Capsique.
Ce petit arbuste [Rousseau avait d'abord écrit arbrisseau] qui porte un petit fruit < rouge > assez ressemblant à une cerise, se voit assez communément devant les boutiques des apothicaires.
22. [en rouge] Morelle.
23. [en rouge] Vigne de Judée, ou Douce-amére.
24. [en rouge] La Bourdeine ou Bourgeine. C’est un assez grand arbrisseau.
25. [en rouge] L’Asclepias ou Dompte-venin.
26. [en rouge] La Sanicle.
27. [en rouge] Cerfeuil antrisque. Il a la graine plus courte et plus rude, et les feuilles plus velues que le Cerfeuil commun.
28. [en rouge] Courroyette. Cette petite plante aime le sable et les rivages ; je l’ai cependant trouvée aussi tout au haut du Mont Pilat.
29. [en rouge] Le Lin Cathartique. Cette petite plante est commune dans plusieurs Prés, où elle agace souvent les dents des Chevaux.
30. [en rouge] La rosée du Soleil ou le Rossolis. Cette plante est curieuse est et [en surcharge] assez rare. Elle a perdu ici une partie de sa couleur.
[F° 2 r°] 31. [en rouge] Narcisse en bouquet.
32. [en rouge] La Jacinte des Près, à deux feuilles.
33. [en rouge] La Jacinte des Jardins à fleur simple.
34. [en rouge] Petite oseille sauvage.
35. [en rouge] Le Colchique. Cette plante ne fleurit qu’à la fin de l’Autonne. Sa belle fleur gris de lin qui sort immédiatement de terre sans tige ni feuilles fait un effet charmant dans les Près qui en sont quelquefois tout garnis. La fanne et les fruits ne paroissent que l’année suivante, en sorte qu’on n’a jamais la fleur et la feuille à la fois.
36. [en rouge] Bruyere cendrée. Ce n’est pas ici la bruyére commune ; mais elle n’est guéres plus rare dans les bois.
37. [en rouge] Bruyére à quatre feuilles. Celle-ci est rare. Il n’en est pas ici comme du treffle à quatre feuilles qui n’est qu’un accident du treffle commun : la Bruyére à quatre feuille est une espéce très distincte.
38. [en rouge] La Méringe. Ne vient guéres que dans les Alpes. Je l’ai trouvée abondante à Motier sur les murs de l’enclos du Maire des Verriéres.
39. [en rouge] La Persicaire.
40. [en rouge] La Renouée.
41. [en rouge] Le Bled noir ou Sarrasin.
42. [en rouge] La Musquette.
43. [en rouge] La Pyrole. Abondante à Motier en montant à Pierre-nou.
[F° 2 v°] 44. [en rouge] Gnavelle annuelle. n’est pas rare dans les champs, quoiqu’elle ne soit guéres connue que des botanistes.
45. [en rouge] Oeillet Saxifrage.
46. [en rouge] Saponaire des Champs.
47. [en rouge] Le Behen blanc ; appellé par le Justicier Clerc, les manchettes du bon Dieu.
48. [en rouge] La grande étoilée.
49. [en rouge] Sabline Serpolette.
50. [en rouge] L’Espargoute ou Spargelle.
51. [en rouge] Reseda Sauvage.
52. [en rouge] La Petite Esule : C’est un Tithymale, une plante qui fait du lait.
53. [en rouge] Tithymale des vignes.
54. [en rouge] Eglantier ou Rosier Sauvage. Ce n’est pas le Gratecu commun. C’est celui dont les feuilles sont odorantes, et que les Anglois ne dédaignent pas de placer dans leurs jardins.
55. [en rouge] L’Argentine. La fleur en est si caduque, qu’elle est tombée d’elle-même après que le rameau a êté collé.
56. [en rouge] L’Helianthème ou Fleur du Soleil.
57. [en rouge] La Quintefeuille argentée.
58. [en rouge] La Quintefeuille rempante.
59. [en rouge] La Renoncule à tresse d’Or. Elle fleurit dans les bois tout au commencement du Printems.
60. [en rouge] La Renoncule d’eau.
61. [en rouge] L’Hepatique des Jardins. Commune autour de Neufchatel dans les bois.
[F° 3 r°] 62. [en rouge] L’Anemone des bois.
63. [en rouge] Bugle de Genève.
64. [en rouge] Le Scordium. La plante froissée sent fortement l’ail. Elle n’est pas très commune. on la trouve en abondance dans les allées humides du Chateau de Colombier.
65. [en rouge] Serpolet Citronné. C’est le Serpolet ordinaire, mais qui dans certains terroirs prend une odeur de Citron.
66. [en rouge] Varieté de la Menthe aquatique qui d’ordinaire a les feuilles
plus grandes et moins velues.
67. [en rouge] Marrube noir ou Ballote. Les fleurs, qui ont ici tout à fait perdu leur couleur, sont fort jolies, quoique la plante pue horriblement.
68. [en rouge] Le Marrube, ou Marrube blanc. La plante froissée a une odeur agréable de pomme reinette.
69. [en rouge] La Melisse. Comme celle-ci est cueillie à la campagne, elle a la feuille moins grande que dans les jardins ; mais c’est la même plante.
70. [en rouge] La Cymbalaire.
71. [en rouge] La Linaire.
72. [en rouge] Alysson de Créte.
73. [en rouge] Ibéride amére.
74. [en rouge] Sisimbe Silvestre.
75. [en rouge] Roquette Sauvage.
76. [en rouge] Bec-de-grue Sablonneux.
77. [en rouge] Hèrbe-à-robert. Cette plante et la précedente sont des Geraniums.
78. [en rouge] La Mauve à petites fleurs.
79. [en rouge] La Fumeterre commune.
80. [en rouge] Le Polygala. [L]e mot s’est francisé, et c’est le seul nom de la plante.
[F° 3 v°] 81. [en rouge] La Coronille changeante.
82. [en rouge] Le Lotier à Silique.
83. [en rouge] La petite Immortelle.
84. [en rouge] La Conyse.
85. [en rouge] Le beau Seneçon. Le rameau est renversé.
86. [en rouge] L’Aunée angloise. Sorte d’Aster à fleur jaune.
87. [en rouge] La Marguerite de Créte. J’ignore le nom qu’elle a chez les jardiniers.
88. [en rouge] Camomille puante. Maroute.
89. [en rouge] Millefeuille.
90. [en rouge] Violette blanche.
91. [en rouge] Violette Canine, ou Sans odeur. Ordinairement on la confond avec la Violette odorante ; mais une espéce différente, et la couleur de sa fleur est beaucoup plus pâle.
92. [en rouge] Blette verte ou fausse Amarante.
93. [en rouge] Chateignier. Il faut reconnoitre cet arbre à son feuillage ; un des plus beaux qu’il soit possible de voir.
94. [en rouge] Houblon mâle. ou Stérile.
95. [en rouge] Houblon femelle, c’est à dire qui porte fruit.
96. [en rouge] If mâle en fleurs.
97. [en rouge] Arroche sauvage.
98. [en rouge] Prêle des marais.
99. [en rouge] Herbe sans couture, ou Langue de Serpent.
[F° 4 r°] 100. [en rouge] Fougére de Portugal.
101. [en rouge] Fucus ou Mousse Marine. C’est une sorte de Varec. J’ai mis ici cet echantillon pour donner une idée des plantes qui viennent dans la mer : Car il est maintenant bien reconnu que le Corail, les éponges, les Madrepores, ne sont pas des plantes, mais des productions animales, et l’ouvrage des Polypes. [Double trait à l’encre noire]
[Petit ornement en forme de fleur à quatre pétales]

Ceci est le dessous.

[Accolade] p pentagonia [?]. - perfoliata L. Sp, 31
Campanulapentagonia perfoliata Mon[t.]

n° 15

o Cerinthe alpinaperennis florestriato Inst

cerinthe minor linn. var.

[caractère tracé et illisible] - Lato plantaginis folio Italicum Barrel.

n° 14
il me semble
l'avoir ouï nom[m]é la Scabieuse
Et je la crois
de la famille
des fleurs composée[s]

n° 12.
Cloche

[Le début de l'annotation est masqué par un autre élément. Il contient très probablement l'indication "n° 13".]
demis
fleuronnées

j'affirme que ces feuilles ont été prise[s], en ma présence, le 2 mai 1831,
par le gardien du tombeau, sur le Saule Pleureur qui ombrage la
tombe de Napoléon à Ste. Hélène. [Signé :] Barbe[t] méd. à B[or]d du R[oyer ?]-coll[ard ?]
Pour Mr le profess. Delile[.]

Saule du tombeau de
Napoléon à Ste Hélène.

I.

Veronica agrestis

I. [en rouge] Veronique des champs.

2.